LE CENDRIER NOMADE
Tout a commencé par la rencontre entre un bureau d’études et un industriel insulaire producteur et distributeur de boissons. Lors de l’étude du processus de production, l’ingénieure environnement observe qu’une grande quantité de préformes des bouteilles en plastique sont mises au rebut car présentant un défaut.
L’idée germe alors, au lieu de détruire ces déchets, pourquoi ne pas les valoriser en les distribuant en tant que cendriers de poches pouvant être utilisés en randonnée, sur la plage ou dans le quotidien.
Pourquoi un cendrier ?
Parce que les mégots de cigarette sont une source de pollution considérable. En effet, malgré son poids de 0,22g, ce petit résidu a sur l’environnement un impact non négligeable.
Voici quelques chiffres clés :
- Un mégot pollue 500 litres d’eau une fois jeté dans la nature.
- Chaque seconde dans le monde, 137 000 mégots sont jetés au sol, soit des millions juste le temps de lire cet article.
- On y trouve près de 4000 substances chimiques dont une cinquantaine qui sont toxiques.
- Son composant principal ; l’acétate de cellulose (un plastique), met au minimum 10 ans à se décomposer dans la nature en se transformant en micro et nanoparticules de plastique que l’on retrouve dans les organismes et dans nos assiettes.
L’idée est lancée et il ne reste plus qu’à la mettre en œuvre. Les « tubes » en plastique sont récupérés et ramenés à l’Hôtel Monte d’Oro pour expérimenter la distribution. Lieu de passage des marcheurs se lançant sur le mythique GR20, l’endroit est idéal pour tester l’intérêt pour la démarche et sensibiliser le public.
En effet, au-delà de l’aspect purement environnemental, ce petit objet permet d’aborder la discussion avec les clients de l’établissement et de les sensibiliser aux enjeux environnementaux et aux conséquences de jeter leurs mégots dans la nature : pollution, risques incendie, …
Les échanges avec les randonneurs et accompagnateurs permettent également d’envisager d’autres utilisations pour ces « éprouvettes » en plastique comme le transport dans le sac de sauces, vinaigrettes, shots énergétiques, médicaments, …
Ainsi de nombreuses personnes ont été touchées par cette démarche qu’elles soient locales ou de passage. Un officier des pompiers a voulu en avoir pour en distribuer dans ces casernes, le responsable d’un magasin Bio sur le continent a apprécié la démarche et veut la reproduire dans son point de vente et évidemment nombre de randonneurs sont repartis avec leur cendrier de poche. Une convention avec le Parc Naturel Régional de Corse est même en cours d’élaboration pour distribuer les cendriers dans les refuges, gîtes d’étape et lieux touristiques.
Ce simple déchet, en étant valorisé, est donc un outil de communication et de prévention des risques environnementaux tout en permettant de mettre en exergue l’importance de préserver nos communs.